Vendre un fonds de commerce sans notaire : est-ce possible ?

Vendre un fonds de commerce représente une étape décisive dans la vie d’un commerçant ou d’une entreprise. Mais une question revient souvent : faut-il obligatoirement passer par un notaire ? En d’autres termes, une vente d’un fonds peut-elle être réalisée sous seing privé, sans acte authentique, tout en restant valable ?

Vendre un fonds de commerce sans passer par un notaire est tout à fait possible en droit français. Mais attention : si la cession sans notaire est légale, elle impose de rédiger un acte de cession conforme, de respecter les formalités juridiques et de sécuriser le paiement du prix. L’accompagnement d’un avocat en droit commercial reste souvent indispensable pour éviter les erreurs et protéger vos intérêts lors de la vente du fonds.

Bien que peu de sites internet traitent du sujet, la majorité des actes de cessions ne sont ni des actes authentiques, ni des actes sous seing privé mais des actes d’avocats.


1. La vente d’un fonds de commerce sans notaire : une pratique autorisée et fréquente

En France, la vente du fonds de commerce n’est pas soumise à une obligation de rédaction d’acte authentique. Contrairement à la vente immobilière, aucun texte ne rend obligatoire de passer par un notaire pour céder un fond de commerce.

Le code de commerce et la pratique font que l’acte de cession doit contenir un certain nombre d’informations essentielles : le prix de vente, l’origine de propriété, le chiffre d’affaires et les bénéfices des trois dernières années, le bail commercial, les charges, et la date de prise de possession.

Autrement dit, une cession sans notaire peut être réalisée sous seing privé, directement entre vendeur et acquéreur, à condition de rédiger un acte complet et conforme au droit commun. Il s’agit d’un contrat de vente ordinaire, régi par les règles du code civil et du droit commercial.

Exemple : un artisan ou un restaurateur peut décider de vendre sans notaire son fonds de commerce en signant un acte de vente tant que les mentions obligatoires y figurent.

Néanmoins, signer un tel acte sans l’intervention d’un professionnel du droit reste hasadeux.

La difficulté ne réside pas dans le fait de faire une cession mais de la faire sans qu’il n’y ait, par la suite, de mauvaises surprises.

La majorité des cessions sont faites par des avocats en raison de :

  • De leur parfaite maitrise du droit des contrats, du droit des affaires, du droit fiscal et du droit du travail (matières à maitriser pour réaliser des cessions de fonds)
  • De leur grande réactivité (les avocats rédigent leurs actes bien plus rapidement que les notaires)

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2. Les risques d’une cession sans notaire

Même si elle est autorisée, la vente sans notaire ou avocat comporte des risques juridiques non négligeables.
Le notaire ou l’avocat joue habituellement un rôle de vérification, d’assurance de la régularité et d’enregistrement de l’acte. En s’en passant, le vendeur et l’acheteur doivent assurer eux-mêmes la conformité de chaque étape.

Les erreurs les plus fréquentes sont :

En cas de litige, c’est le tribunal de commerce qui tranchera, selon les principes du droit commun et la jurisprudence constante de la cour de cassation.

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3. Le rôle clé de l’avocat : sécuriser la vente sans notaire

L’absence de notaire ne signifie pas absence d’accompagnement. L’avocat, en sa qualité de professionnel du droit, est compétent pour rédiger un acte complet et sécuriser chaque démarche de la cession de fonds.

En outre, il est le seul professionnel du droit à plaider devant les tribunaux et cours ; ce qui le rend particulièrement apte à prévenir les litiges.

Des années consacrées à la défense des intérêts des commerçants et professionnels lui permettent de détecter des situations à risques et à les prévenir par des conseils adaptés, et une rédaction de chaque acte personnalisée.

Ses missions principales :

Faire rédiger un acte par un avocat permet donc d’éviter les erreurs et de sécuriser la vente, tout en respectant les formalités spécifiques du commerce sans notaire.

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4. Les mentions obligatoires et les formalités juridiques à respecter

La vente d’un fonds sans notaire ni avocat reste soumise aux mêmes obligations légales qu’une cession classique :

  1. Rédiger un acte sous seing privé complet ;
  2. Réaliser la publication de la cession dans un journal d’annonces légales ;
  3. Déclarer l’opération via le site du guichet unique de l’INPI ;
  4. Effectuer l’enregistrement auprès du service des impôts dans le délai légal ;
  5. Prévoir le paiement du prix via un séquestre jusqu’à expiration des délais d’opposition des créanciers ;
  6. Respecter le droit de préemption de la commune si le fonds est situé dans un périmètre de sauvegarde.

Le vendeur doit également informer le bailleur du transfert de propriété du bail commercial, et vérifier qu’aucune clause ne limite la cession du fonds.

À défaut de publication dans le journal et au BODACC, la cession est inopposable aux tiers : créanciers, salariés, ou administration fiscale. L’acquéreur risquerait alors de supporter des dettes anciennes.

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5. Le contenu de l’acte de cession : les éléments à ne pas négliger

Un acte de cession bien rédigé doit comporter :

  • l’identité complète du cédant et de l’acquéreur ;
  • la désignation du fonds (nom commercial, enseigne, adresse, activité) ;
  • les éléments incorporels (clientèle, brevet, marque, droit au bail, etc.) ;
  • les éléments corporels (mobilier, matériel, outillage) ;
  • le prix de cession détaillé, avec sa répartition entre incorporel et corporel ;
  • la date de prise de possession ;
  • le bilan des trois dernières années d’activité commerciale ;
  • et le bail commercial, avec sa durée, son loyer, et ses conditions principales.

Le non-respect de ces mentions peut rendre la vente du fonds nulle.
L’avocat veille à la conclusion du contrat selon les règles du droit commercial, tout en anticipant les litiges éventuels.

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6. Les formalités fiscales et administratives

Même sans notaire, les formalités pour vendre un fonds de commerce doivent être respectées.
L’administration fiscale exige l’enregistrement de l’acte au SIE dans le mois suivant la signature. Les droits d’enregistrement sont calculés selon le montant du prix de vente et le régime applicable.

Ensuite, la publication de la cession au BODACC fait courir les délais d’opposition des créanciers. Ceux-ci disposent de dix jours à compter de la publication pour former opposition au paiement du prix.

Le séquestre du prix joue ici un rôle fondamental : il empêche tout paiement prématuré et protège les intérêts de toutes les parties jusqu’à la levée des oppositions.

En pratique, l’avocat gère ces démarches et enregistre les documents auprès du greffe du tribunal de commerce, garantissant la conformité de la procédure.

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7. Quand l’intervention d’un notaire reste recommandée

Dans plusieurs cas, la présence d’un notaire demeure recommandée, voire nécessaire :

  • lorsque la cession du fonds inclut un immeuble ;
  • lorsqu’il existe un acte de vente immobilier ou un acte authentique exigé par la banque ;
  • lorsque le bail commercial l’exige ou qu’il est consenti pour une durée supérieure à 12 ans ;
  • ou lorsqu’il faut procéder à la radiation ou à la délivrance d’une garantie hypothécaire.

Le notaire peut alors établir un acte notarié assurant la publicité foncière et le transfert des droits réels.
Mais pour la majorité des transactions commerciales, une vente du fonds sous seing privé reste suffisante.

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8. Les avantages de la cession sans notaire

Une cession sans notaire permet :

  • de réduire les frais de notaire, souvent coûteux ;
  • de raccourcir les délais de conclusion ;
  • et de bénéficier d’une souplesse de négociation.

Cependant, il faut compenser cette liberté par une rédaction rigoureuse de l’acte de cession, incluant toutes les mentions exigées par le code de commerce.

Le recours à un avocat offre l’équilibre parfait : moins onéreux qu’un notaire, mais garant de la sécurité juridique et de la validité de la vente.

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9. L’importance d’une assistance professionnelle

Vendre un fonds sans notaire ne signifie pas agir seul.
L’accompagnement d’un professionnel du droit permet de bénéficier de conseils pour vendre, d’éviter les risques cachés, et de s’assurer que toutes les obligations sont remplies : publication, déclaration, paiement des impôts, formalité au guichet unique, etc.

L’avocat peut aussi représenter le vendeur ou l’acheteur dans les négociations, rédiger la promesse unilatérale de vente ou le compromis de vente, et veiller à ce que chaque document soit conforme au droit commercial.

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10. En résumé : vendre un fonds de commerce sans notaire, oui, mais pas sans précaution

La vente d’un fonds sans notaire est légale et fréquente dans la pratique.
Elle reste cependant encadrée par de nombreuses formalités juridiques et obligations que seul un professionnel du droit peut assurer correctement.

Avant de signer, il est essentiel de :

  • rédiger un acte complet,
  • publier la cession,
  • déclarer la vente à l’administration fiscale,
  • séquestrer le prix,
  • et respecter les conditions suspensives éventuelles (prêt, préemption, agrément).

En résumé, la cession de fonds sans notaire est possible, mais l’assistance d’un avocat demeure la garantie d’une opération sûre, conforme au code général des impôts et au droit commercial.

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FAQ – Vendre un fonds de commerce sans notaire

1. Peut-on vendre un fonds de commerce sans notaire ?
Oui, la cession sans notaire est fréquente. L’acte sous seing privé suffit si toutes les mentions obligatoires figurent et que les formalités légales sont respectées. Le mieux reste l’acte d’avocat.

2. Quels sont les risques d’une vente sans notaire ?
Omissions dans l’acte de cession, erreurs de publication, absence de séquestre, ou non-respect du droit de préemption peuvent entraîner des litiges devant le tribunal de commerce.

3. Un avocat peut-il remplacer le notaire ?
Oui. L’avocat peut rédiger l’acte, sécuriser la vente, séquestrer le prix et assurer toutes les formalités juridiques.

4. Que fait le notaire lorsqu’il intervient ?
Il rédige un acte authentique, procède à l’enregistrement, et garantit le transfert de propriété. Son intervention est obligatoire uniquement si un immeuble fait partie de la vente du fonds.

5. Quelles sont les étapes clés de la cession ?

  • Rédaction de l’acte ;
  • Publication de la cession ;
  • Déclaration au guichet unique ;
  • Enregistrement fiscal ;
  • Paiement du prix après expiration des délais d’opposition.

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